La rénovation énergétique des copropriétés est aujourd’hui un enjeu majeur, tant pour réduire les dépenses énergétiques que pour améliorer le confort des occupants. Elle permet aussi de valoriser durablement le bien immobilier dans un contexte de plus en plus exigeant en matière de performance énergétique. Mais comment s’y prendre pour que les travaux soient réellement efficaces ? Voici un guide structuré pour entamer une démarche de rénovation en copropriété dans les meilleures conditions.
Réaliser un diagnostic énergétique complet
Avant toute prise de décision, il est indispensable de bien connaître l’état énergétique de l’immeuble. Cela passe par un diagnostic de performance énergétique (DPE) collectif ou un audit énergétique, selon la taille et l’ancienneté de la copropriété.
Le DPE collectif est désormais obligatoire pour les copropriétés de plus de 200 lots à usage principal d’habitation depuis janvier 2024, et il s’étendra progressivement aux plus petites copropriétés. Ces évaluations permettent d’identifier les sources de déperdition thermique (toiture, murs, fenêtres, etc.) et d’orienter les choix techniques et budgétaires.
Isoler les parties les plus énergivores
Une fois le diagnostic établi, les travaux d’isolation figurent en tête de liste. En copropriété, l’isolation des combles et des murs extérieurs est souvent la plus rentable à court terme. L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) permet non seulement d’améliorer la performance énergétique, mais aussi de rénover l’aspect extérieur du bâtiment, ce qui peut séduire les copropriétaires.
Autre point important : le remplacement des menuiseries anciennes par des fenêtres à double ou triple vitrage, particulièrement dans les logements en angle ou exposés au nord.
Optimiser les systèmes de chauffage et de ventilation
Une isolation performante doit s’accompagner d’un système de chauffage adapté. Les chaudières collectives vétustes peuvent être remplacées par des modèles à condensation ou par des pompes à chaleur, plus sobres en énergie. Il est important de noter qu’à partir de 2025, l’installation de nouvelles chaudières à gaz n’est plus financée par les aides publiques comme MaPrimeRénov’ Copropriété, sauf pour les projets votés en assemblée générale avant le 30 juin 2025 avec une demande d’aide déposée avant le 30 septembre 2025. De même, un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC), bien dimensionné et entretenu, garantit un air intérieur sain tout en limitant les pertes de chaleur.
Fédérer les copropriétaires autour du projet
La rénovation énergétique ne peut réussir sans l’adhésion du collectif. Informer les copropriétaires dès les premières étapes, organiser des assemblées dédiées et leur présenter des simulations d’économies futures sont autant de leviers pour faciliter la prise de décision. Un accompagnement par un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) peut aussi simplifier la démarche et rassurer les participants.
Planifier le financement avec rigueur
Le coût des travaux peut freiner certains copropriétaires. C’est pourquoi il est essentiel de monter un plan de financement solide. Plusieurs aides existent, comme MaPrimeRénov’ Copropriété, les certificats d’économies d’énergie (CEE) ou encore l’éco-prêt à taux zéro collectif. Ces dispositifs, cumulables, permettent de réduire considérablement l’investissement initial, à condition de bien respecter les critères d’éligibilité.
Recourir à un courtier en énergie en copropriété
Une démarche souvent négligée, mais pourtant stratégique, consiste à faire appel à un service de courtage en énergie en copropriété. Ces professionnels accompagnent la copropriété dans l’optimisation des contrats d’électricité et de gaz. Grâce à leur expertise, ils négocient des tarifs compétitifs et assurent une veille permanente du marché, permettant ainsi de réduire durablement les charges communes liées à la fourniture d’énergie.
Inscrire les travaux dans la durée
La rénovation énergétique est un processus long, qui nécessite une vision à moyen et long terme. Un plan pluriannuel de travaux (PPT) bien conçu permet d’étaler les interventions dans le temps, d’anticiper les coûts et d’éviter les décisions précipitées. Ce document devient d’ailleurs obligatoire pour les copropriétés de plus de 15 ans.
Conclusion
En conclusion, entamer une rénovation énergétique en copropriété suppose un engagement collectif, des choix techniques pertinents et une stratégie financière bien pensée. En s’appuyant sur les outils réglementaires, les aides disponibles et les bons interlocuteurs, il est tout à fait possible de transformer un immeuble énergivore en un bâtiment performant et durable, tout en maîtrisant les charges à long terme.